miércoles, 29 de abril de 2009

Les moustaches du Ministre de la Santé et les gouvernements de droite

Après le souper parfait, une vraie salade qui a dépassé de loin celle du Vips et la compagnie d'Elizabeth, la soeur de Carlos, que les responsables de son boulot avait laissé sortir plus tôt (et qui craint encore un peu de rentrer seule à l'appartement...), nous avons vu le dernier bulletin à la télé. Le ministre de la santé, José Ángel Córdoba Villalobos, visiblement exaspéré par les questions des journalistes, avec son air de policier judiciaire kidnappeur sous sa grande moustache et les cernes que donnent les nuits blanches obligatoires quand on a le rôle principal. Je ne sais pas pourquoi, il m'énerve. Manque de capacité d'argumentation, sans doute, mauvaise maîtrise de la rhétorique. Après, Carlos a allumé la radio. Motif: écouter le programme de Perelló, le rendez-vous des noctambules du mardi soir (le programme passe de 23 à 2 heures du jour suivant). Personne ne peut nier la tendance gauchiste de Perelló, son haleine pas toujours 100% safe contre les alcotest et son côté Diogène de Sinope, oui, celui qui à midi sur la grand-place d'Athènes cherchait avec sa lanterne "un homme". Mais le caractère interactif de son programme est précieux et en fait un excellent thermomètre d'opinion. Certes, une épidémie --presque pandémie-- impose certaines mesures. Mais de là à créer un état de panique, qui colle les gens aux téléviseurs? Il ne faut pas oublier qu'au Mexique les deux seules chaînes nationales de télévision accessibles pour tous sont privées, on parle d'ailleurs du "duopole" (Televisa et TV Azteca, c'est chou vert et vert chou). Maintenant que même les restaurants sont fermés, les seuls endroits où les promenades sont permises ce sont les supermarchés, qui tous les soirs semblent avoir été victimes du passage d'Attila et de ses troupes de Huns. Toutes les crises ont leur importance, car elles offrent un portrait de la société qui les pâtissent. Le peuple mexicain s'est montré, curieusement, extrêmement respectueux des consignes et c'est bien souvent la contrepartie gouvernementale qui n'a pas répondu de facon satisfaisante aux consignes de l'Etat (refus de soigner les personnes qui n'ont pas droit aux différents systèmes de sécurité sociale, etc.). Mais surtout, il y a derrière tout cela un problème important qui remet en cause toute la société moderne. Si l'hypothèse reprise par quelques médias est vraie, l'origine de la mutation se trouverait du côté de Perote, où les fermes Caroll, société d'origine américaine avec participation de capital mexicain, élèvent 800 mille porcs par an; les habitants ont depuis quelques temps de sérieux problèmes de santé, mais leurs plaintes auprès des autorités correspondantes n'ont pas trouvé d'écho... Jusqu'à ce que l'alerte nationale soit déclarée, avec à la clé la suppression de la possibilité de réunion (sauf pour aller à la messe, type de réunion pour laquelle, selon les autorités, le port d'un masque suffirait). Théorie du complot ou besoin de revoir sérieusement les paramètres de construction des sociétés modernes? Difficile à dire, mais cette crise, comme toutes les crises, présente un grand avantage: elle nous oblige à penser. (Et elle nous donne du temps pour lire).

martes, 28 de abril de 2009

Mardi 28 avril... Nous célébrerons malgré tout

Mardi, 15 heures. Ce soir, pour fêter nos deux ans et neuf mois, nous avions envie d'aller manger une bonne salade de poitrine de poulet marinée sauce à l'aneth au Vips. C'est un plat que nous aimons beaucoup, car il nous permet de réaffirmer notre parfaite complémentarité: Carlos aime le pain à l'ail, que je lui cède avec beaucoup de plaisir, et il a souvent trop de laitue, que j'engloutis tel un lapin. Eh bien voilà. Fini, les salades du Vips. Après les écoles et les universités (depuis le vendredi 24), les musées, théâtres, discothèques, bibliothèques et parcs d'attraction (depuis le dimanche 26), à partir d'aujourd'hui les restaurants ne peuvent plus vendre que de la nourriture à emporter. Pas de bol. Nous voici donc confinés, tel le protagoniste de l'Ecume des jours de Vian, dans un espace qui se réduit à vue d'oeil. Quoique nous n'avons pas à nous plaindre. Nous avons l'habitude de travailler à notre rythme dans notre bureau à la maison, et on pourrait donc penser que ces dix jours sont, en fait, un peu comme des vacances forcées, la libération de certaines obligations et, au contraire, le don de la possibilité de rester bosser à domicile. Oui, mais l'idée de devoir mettre un masque de chirurgien pour sortir histoire de ne pas rencontrer au coin de la rue un virus en embuscade, ca c'est moins drôle. Enfin... Notre espièglerie d'aujourd'hui: nous ne renoncons pas à la salade du Vips, nous la préparerons à la maison. La balade d'aujourd'hui a eu pour but d'en trouver les ingrédients, et ce soir nous mettrons notre plus beau tablier (de chef, pas de serveuse du Vips) pour nous préparer un festin en amoureux. C'est dire, il y aura même des bougies!
Epidemia. Lo que toca al pueblo entero. Nunca había visto tanta obediencia entre la gente. De repente se dejan oír las voces que denuncian la voluntad del gobierno de borrar toda posibilidad de congregarse (salvo para ir a misa). Pero todos caminan por la calle con tapabocas, dejando ver sólo ojos llenos de miedo y llenando los supermercados para proveerse de lo necesario para sobrevivir al encierro forzoso. Impresionante.
Epidemia o pandemia? Aunque carezca de precisión terminológica en el sentido académico del término, he aquí una interesante aproximación: http://www.eluniversal.com.mx/notas/594050.html